Au fil des années et de nos rencontres, nous avons tissé des liens très forts avec certaines communautés. Elles nous font confiance et ont construit à nos côtés les séjours que nous proposons aujourd’hui aux voyageur.se.s.
Ce sont des villages qui ne sont habituellement pas fréquentés par les touristes. Il serait d’ailleurs difficile pour eux d’y accéder seul.e.s et d’y organiser leur séjour. La plupart des touristes en Equateur passent à côté de ses villages sans jamais y entrer.
Nous proposons aux voyageur.se.s des expériences immersives au sein de ces communautés en toute exclusivité et en toute sécurité.


Les kichwa Saraguro de Kiskinchir
Saraguro est situé à environ 150 km au sud-ouest de Cuenca, dans la cordillère des Andes, et à 2800m d’altitude, dans une région légendaire et traditionnelle. Ils font partie d’une des 14 nations indigènes présentes en Equateur. Contrairement à d’autres ethnies, le peuple saraguro est encore très attaché à leur habit traditionnel noir et blanc, d’après certians récits, ils porteraient encore le deuil du dernier roi Inca. Ils parlent la langue des indigènes des Andes, le kIchwa (variante du quechua parlé au Pérou).
La légende raconte que ce peuple est originaire de la région du lac Titicaca et aurait été positionné à cet endroit stratégique par l’empereur Inca, lui-même, afin de protéger l’empire d’une rébellion venue du nord du royaume. Les saraguro sont également un peuple très noble et très cultivé, qui ne cesse de se moderniser et de développer ses activités économiques et culturelles, même au-delà des frontières du pays.
Depuis le début des années 2000, la communauté indigène de Kiskinchir se bat et met en œuvre des projets pour obtenir l’accès à l’eau d’irrigation. En effet, ils ne cultivaient plus que du maïs, qu’ils ne récoltent qu’une fois par an. Le système d’irrigation communautaire permet de rendre à ce peuple à la fois leur souveraineté (réduction de leur dépendance) et leur sécurité alimentaire (diversification de l’alimentation). Ils mènent également un projet de reforestation pour lutter contre l’assèchement des sources hydriques, alimentant le réseau d’irrigation.

Les kichwa Kañaris de Caguanapamba
Les habitant.e.s de la communauté de Caguanapamba, appartiennent au peuple Kañãri et font partie d’une des 14 nations indigènes en Equateur. Comme les autres ethnies autochtones des Andes équatoriennes, ils parlent le kichwa (langue dérivée du quechua péruvien) avec des mots empruntés à l’ancien dialecte Kañari. Ils portent des vêtements traditionnels colorés, fabriqués en laine de mouton et d’alpaga. Ils vivent principalement de l’agriculture.
Sur leur territoire, il est encore possible d’observer des traces de l’époque précolombienne, avec les vestiges du chemin de l’inca Kapak Ñan et du temple d’Ingapirca.
Chaque famille cultive son potager qui fournit des légumes mais aussi des plantes médicinales. De plus, ils élèvent des vaches et des alpagas qui laissent pâturer dans les terres communautaires en altitude. Cañar est la province qui produit le plus de lait dans le pays. Les habitants des communautés sont solidaires et développent des projets en groupe pour renforcer leurs activités productives. Ils organisent leur travail de façon communautaire et partagées sous forme de “mingas”, journées de travail communautaire dues à la collectivité.
La légende raconte qu’ils n’ont jamais succombé à l’empire Inca contre à d’autres peuples originaires, à tel point que les Incas ont dû établir un régime spécifique de cohabitation. Ils ont également positionné des sentinelles plus au sud, originaires de la région du lac Titicaca pour éviter une éventuelle invasion des Kañaris. Eux-mêmes se qualifient de “bravos” qui en espagnol signifient “en colère”. Ils sont souvent représentés dans l’imaginaire collectif avec un regard sévère.



Les kichwa métisses de Bacpancel
A 55 km au nord-est de Cuenca, Bacpancel est des 18 communautés du canton San Juan et se situe sur le versant oriental de la cordillère des Andes, à 2500 m d’altitude, dans une région légendaire et traditionnelle du peuple Kañari. Même si la culture Kañari est encore présente, ce peuple a connu un certain métissage et par conséquent une modification de ses coutumes. Les habitants y parlent encore le Kichwa, mais elle n’est malheureusement plus la langue principale. Par ailleurs, les habitants luttent fortement contre les influences de la migration. En effet, la crise économique des années 90, la dollarisation et la forte baisse de rentabilité des activités agricoles et artisanales, principales sources de revenus, ont poussé les habitants – les hommes, principalement – à émigrer vers les pôles urbains voire jusqu’au Etats-Unis ou en Europe.
Les femmes se retrouvant alors chefs de famille mènent de front les activités agricoles, artisanales et l’éducation des leurs enfants ou ceux de leurs parents et amis vivant hors du pays. Au sein de cette communauté, une vingtaine de femmes colorent et tissent la « paja toquilla » fibre végétale provenant de la côte pacifique, pour fabriquer des corbeilles, des boîtes… et les fameux chapeaux Panama. Entièrement réalisé en fibres naturelles et confectionné à la main, il y en a de toutes les couleurs, mais le plus traditionnel est le blanc ivoire avec son bandeau noir. Par cette activité artisanale, les femmes sauvent une partie de leur héritage culturel, en effet les techniques de tissage du chapeau Panama est depuis 2012 inscrit au patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO. De plus, elles sont un exemple de solidarité et de résilience face aux difficultés.

Les kichwa d’Amazonie de Sarayaku
Les Sarayaku sont une des 14 nations indigènes de l’Equateur, ils font partie des Kichwa d’Amazonie. Leur langue diffère légèrement du kichwa parlé par les peuples des Andes et ils possèdent une cosmovision propre inspirée de la culture des peuples amazoniens.
Ils sont réputés mondialement pour leur lutte contre les compagnies pétrolières internationales qui ont causé de nombreux dégâts irréversibles dans l’amazonie équatorienne. Souvent qualifiés à tort de terroristes, ils luttent par des méthodes complètement pacifiques et légales. Ils ont symboliquement délimité leur territoire en semant des fleurs, ils le nomment “camino de flores”, le chemin des fleurs. Ils ont également gagné un procès international contre l’Etat équatorien pour avoir permis à une compagnie pétrolière de pénétrer dans leur territoire sans les avoir consultés au préalable. Les indemnités perçues ont permis d’investir dans des projets de développement, comme la création de leur propre compagnie aérienne. Cette dernière est utilisée essentiellement pour l’évacuation d’urgence des personnes ayant besoin de soins médicaux.
A l’échelle nationale, leurs leaders sont très actifs au sein de la CONAIE, la confédération des nations indigènes de l’Equateur). Mais ils agissent également à l’échelle internationale. Ils participent chaque année aux COP (Conférences des parties). Pour marquer les esprits, ils sont arrivés en pirogue à la COP21 à Paris. Ils ont en fait don au musée de l’homme où elle est exposée depuis.
Sur les bases du concept du “sumak kawsay” qui signifie “bien vivre” ou “vie en harmonie” inscrit dans la constitution équatorienne de 2008, ils vont plus loin et sont les auteurs d’une proposition de gestion des espaces naturels par les peuples originaires, le “Kawsak Sacha” (la jungle vivante) qui reconnaît les droits de la forêt comme être vivant. Ils sont désormais un exemple de protection de l’environnement pour les peuples originaires du monde entier.



Les habitants de El Progreso de l’île San Cristóbal aux Galapagos
Il n’y pas de peuple originaire des Galapagos, en effet l’archipel est situé à 1000 km des côtes sud américaines et présentait au premier abord un environnement très hostile à l’installation d’êtres humains. Après une fréquentation sporadique des pirates et des baleiniers, l’archipel fut officiellement colonisé par des équatoriens de différentes régions du continent aux XIXème siècles.
De nos jours, l’activité agricole est étroitement liée à la préservation de l’intégrité des écosystèmes de l’archipel, tenant compte de ses frontières limitrophes avec les zones naturelles protégées du parc national. Il est donc fondamental d’assurer une bonne gestion des terres destinées à l’agriculture et d’améliorer le contrôle en matière d’espèces invasives, pour un développement durable aux Galápagos.
Le développement économique (principalement dû au tourisme de luxe dans les zones portuaires) et la croissance de population ont généré une forte augmentation des espèces animales et végétales importées.
La rentabilité de l’agriculture locale aux Galápagos a décliné, mais elle permet tout de même de générer des revenus complémentaires et d’assurer une sécurité alimentaire pour les agriculteur.rice.s.
Dans ce contexte, 11 familles ont décidé de s’organiser en créant la « Asociacion de Produccion Santa Monica de Galápagos ». Ils se consacrent à la production agricole et l’élevage bio : d’une part, pour contribuer à la réduction des importations et d’autre part, pour promouvoir des techniques agricoles respectueuses de l’environnement. Par l’agriculture, ces familles luttent contre les plantes invasives en réintroduisant des espèces natives mais elle ont également la culture du café. L’institut équatorien de propriété intellectuelle (IEPI), a déclaré le 28 septembre 2015 l’appellation d’origine du café des Galápagos, pour ses caractéristiques uniques et différenciées, dues à l’environnement géographique, naturel, biologique et humain. Au-delà des systèmes de cultures, les processus de récolte et de transformation sont déterminants dans la production de café de qualité supérieure pour les marchés d’appellation d’origine. Ils proposent donc une alternative productive qui valorise l’agriculture et les habitants de l’archipel.
Les voyageur.se.s se concentrent généralement sur les plages et les activités maritimes, beaucoup d’entre eux ignorent la présence d’habitants dans l’intérieur des terres. Nos séjours permettent d’aller à la rencontre des véritables protecteurs de l’archipel et de pratiquer un tourisme alternatif.